Raymond Dyer

Sagesse de nos plus sages | Wisdom from our Wisest

Eric Hosking & Samira Kazemi

Eric Hosking & Samira KazemiPar Eric Hosking, Trésorier, responsable aux membres, ASQ CQE, CSSBB, CQA et Samira Kazemi, Membre du comité du programme

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Le mois dernier, nous avons présenté Rosaire Ratelle, membre de longue date de l’ASQ et l’un des pères de la qualité moderne au Québec. Ce mois-ci, nous avons parlé à Brenda Fisk, également membre de longue date de l’ASQ. Elle a choisi d’être active dans les rangs supérieurs de l’ASQ, non seulement au Canada mais aussi dans l’organisation centrale à Milwaukee. Voici ce qu’elle avait à dire:


BRENDA FISK

Brenda Fisk

Brenda Fisk

Brenda est une cheffe de projet axée sur les résultats. Elle met en œuvre des initiatives de transformation des activités dans des sociétés multinationales de services financiers. Elle a travaillé pour de grandes institutions financières: CIBC, TD Canada Trust, la Banque Royale et American Express. Elle est une experte en gestion de projets de développement de logiciels.

De plus, elle est une leader pour développer des équipes talentueuses, animer des programmes de formation commerciale et technique et de s’associer à la direction pour favoriser le succès de l’entreprise. Elle s’adapte rapidement aux nouvelles technologies et aux priorités changeantes dans des environnements en constante évolution.

À son curriculum vitae, elle ajoute sa participation et son implication de longue date à l’ASQ en tant que membre de l’équipe de direction de la section de Toronto. Elle a occupé différentes fonctions et la présidence de la section. Également des rôles clés au sein de l’American Society for Quality (ASQ): le leader mondial de la qualité.

Quelle est la définition de la qualité dans votre secteur?  

La qualité doit répondre aux exigences des clients. Dans le domaine des logiciels, il est important d’avoir un ensemble complet d’exigences: en termes de fabrication et de spécifications. Les exigences pour un rapport, par exemple, peuvent décrire la mise en page, la taille de la feuille, le nombre de champs, le point et la police dans chaque champ et les données affichées dans le champ ainsi que la fréquence d’impression ou de publication du rapport.

J’ai observé une confusion entre l’assurance qualité et le contrôle de la qualité.

L’élément du contrôle de la qualité des essais est présenté comme un élément de l’assurance de la qualité. Je pense à l’épisode stupide de Lucille Ball à l’usine de bonbons enrobés de chocolat. L’aspect assurance qualité serait la recette de fabrication des chocolats, inclurait des spécifications telles que la quantité de chocolat, la durée de tempérage et la taille des moules, etc. L’aspect contrôle de la qualité est le processus d’inspection après la fabrication des chocolats. Telle que la quantité de chocolat sur chaque morceau: respecte-t-elle les spécifications de la recette?

Pour les logiciels, « l’assurance qualité » est souvent utilisée pour décrire les procédés de test, et non le processus « comment développer un logiciel ».

L’assurance qualité doit être décrite dans le monde du logiciel comme « l’ensemble planifié et systématique de toutes les actions et activités nécessaires pour fournir un niveau de confiance suffisant pour que le produit soit conforme aux exigences demandées et au système de gestion de la qualité de l’organisation ».

Le contrôle de la qualité est « l’ensemble planifié et systématique de toutes les actions et activités nécessaires pour surveiller et mesurer les projets, les procédés et les produits afin de s’assurer qu’une cause spécifique n’a pas été introduite dans l’ensemble ». [1]

Souvent dans la société d’aujourd’hui, le nom utilisé pour « l’équipe d’inspection des logiciels » est l’assurance qualité alors qu’il devrait être correctement appelé le service contrôle de la qualité, selon moi, sur la base des définitions ci-dessus.

Comment êtes-vous arrivée dans le monde de la qualité et comment votre métier de qualiticienne a-t-il évolué au fil des années dans votre industrie?

J’y suis arrivé dans le monde de la qualité par hasard. Je travaillais pour Canada Permanent en tant qu’analyste. Dans ce poste, on m’a demandé de tester le logiciel de certains projets en développement. À l’époque, je ne connaissais pas les définitions mentionnées ci-dessus et j’ai simplement exécuté les étapes du procédé pour vérifier le logiciel et qu’il fonctionnait comme prévu. J’ai documenté mes observations et ce fut le début de ma carrière.

Embauché à la Banque CIBC, comme membre du service « assurance qualité » on m’a demandé de participer à l’essai d’un des systèmes bancaires. Mon responsable voulait connaître deux choses: est-ce que je savais comment tester et si les observations étaient suffisamment documentées et être utilisées afin d’automatiser le procédé de test. En une heure, il avait les résultats. Je savais comment faire les essais mais les évènements n’étaient pas assez bien définis pour qu’une personne non bancaire puisse exécuter correctement l’essai donc ce n’est pas prêt pour être automatisé.

Une fois cela établi, mon superviseur m’a demandé de surveiller d’autres projets de développement de logiciels et de m’assurer qu’ils exécutaient le procédé d’essai et de documenter comme il avait été prescrit. Si les projets n’utilisaient pas le procédé, je leur proposais une formation sur « comment exécuter les tests de logiciels » et de là ma carrière a continué à se développer.

Dans les différentes entreprises où j’ai travaillé, j’ai développé des procédés pour la collecte des données, le contrôle des modifications, la gestion des défauts et des risques tout au long du cycle de vie et du développement du logiciel. Peu importe que le processus de développement soit Agile ou Waterfall ou quoi que ce soit d’autre; il y a des processus qui doivent être suivis.

Êtes-vous toujours resté dans le même secteur?

La majorité de ma carrière s’est déroulée dans le secteur financier, dans différentes entreprises, mon travail a toujours été relié aux processus de développement de logiciels.

Qu’est-ce qui vous a permis de réussir dans votre rôle de qualiticienne?

Ténacité. Comme je travaillais dans diverses organisations, j’ai compris ce qui manquait dans le cycle de vie du développement du logiciel. En travaillant avec les chargés de projet nous avons amélioré les procédés et rendre le cycle de vie plus performant en améliorant la qualité pour les clients.

Depuis combien d’années êtes-vous membre de l’ASQ et pourquoi?

Depuis 1986.

Mon patron chez CIBC m’a invité à une réunion de l’ASQ où j’ai été initiée au monde de la « qualité ». Je n’avais pas réalisé que j’avais beaucoup à apprendre. Comment la qualité était définie et quel processus était en place pour garantir la qualité livrée au client. J’ai assisté à toutes les réunions de l’ASQ organisées par la section de Toronto. J’ai beaucoup appris des nombreux chefs de file de l’industrie qui ont présenté l’approche de leur entreprise pour fournir des produits de qualité.

Lors de ma présidence à la section de Toronto, j’ai invité mon parodontiste à faire une présentation aux membres sur son travail. De nombreux ingénieurs présents sont venus nous remercier; ils n’avaient jamais réalisé que d’autres industries utilisaient les mêmes termes qu’eux. Par exemple, la construction d’un pont, l’ingénieur doit comprendre la contrainte qui lui sera imposée. En dentisterie, construire un pont dans la bouche d’une personne nécessite à peu près le même genre de compréhension.

L’ASQ m’a offert une fenêtre sur le monde extérieur au mien, me permettant de voir comment les autres industries géraient leurs problèmes de qualité et comment je pouvais en bénéficier.

Comment l’adhésion à l’ASQ, vous a-t-elle aidé ou joué un rôle dans votre avancement professionnel et comment en avez-vous bénéficié?

J’ai bénéficié d’opportunités d’assumer plusieurs rôles de leadership dans une organisation internationale telle que l’ASQ.

J’ai occupé les postes de secrétaire et de trésorière à la section de Toronto. Comme trésorière j’ai relevé que le compte avait perdu 2,000$. L’erreur était causée par l’utilisation d’un fichier de calcul Excel, plutôt qu’un logiciel de comptabilité, l’erreur provenait d’un oubli de prendre les bénéfices non répartis dans le processus comptable lors du relevé annuel à la fin de l’année. L’argent n’a pas été perdu, mais pas correctement comptabilisé dans la feuille de calcul. Cela nous démontre qu’il faut utiliser les bons outils pour le travail.

Par la suite, j’ai été élue présidente de la section de Toronto. J’ai assisté à une formation au siège social de l’ASQ. Le but était de former les présidents des sections sur les politiques et les procédures qui ont été normalisées pour l’organisation. Je devais comme présidente maintenant former l’équipe de Toronto.

En 1999, j’ai accepté comme bénévole, le rôle de directrice adjointe de la région du sud-ouest de l’Ontario, supervisant les sections de Windsor, London, Kitchener-Waterloo, Hamilton et Toronto. J’étais la personne ressource pour les sections et de fournir une formation en leadership aux équipes des sections, si nécessaire.

En 2003, j’ai accepté le mandat de directrice régionale pour le Canada d’être la personne ressource des 14 sections canadiennes. J’ai été, aussi bénévole, en tant que directrice régionale au conseil d’administration de l’ASQ avec les 15 directeurs régionaux de l’ASQ. Le conseil incluait aussi les représentants de 22 comités techniques, ce conseil d’administration était un grand groupe de personnes extrêmement compétentes provenant d’horizons très divers.

De ce point de vue, j’ai aidé l’ASQ à reconnaître qu’il s’agissait plus qu’une simple organisation basée aux États-Unis et qu’elle devait traitée de sujets et de situations distinctes pour chaque région. Je les ai aidés à comprendre et améliorer l’enquête salariale en tenant compte des différences de chaque pays. Exemple pour le Canada et les États-Unis de présenter les revenus selon la devise canadienne et ne pas convertir les données canadiennes en dollars américains. Ce fut un changement majeur.

Une autre percée majeure concernait l’acronyme ASQ. Si vous demandez à une personne ce que signifie ASQ au Canada et que l’explication devient « The American Society for Quality. Les gens demandent . . . où est « Association canadienne pour la qualité »? Si le Canada devait en arriver là, nous devrions développer une toute nouvelle association et les équipes canadiennes ne voulaient pas le faire à ce moment-là.

Les avantages d’être membre de l’ASQ étaient logiques et la marque ASQ était bien reconnue à l’échelle internationale, à l’extérieur de l’Amérique du Nord. Sauf, les Canadiens avaient besoin d’un moyen d‘appartenance à un groupe d’ici. Un changement de nom s’imposait pour clarifier les choses. Exemple, les gens comprennent « Ford Canada », « IBM Canada », etc. La réflexion à l’époque était pourquoi ne pas introduire l’idée de « ASQ Nom du pays X », « ASQ Nom du pays Y » etc. En tant que directrice régionale du Canada donc Région 4, j’ai recommandé au conseil d’administration et ils ont accepté le nom de « ASQ Canada » un autre grand succès.

Avez-vous des suggestions pour améliorer l’association, son fonctionnement et servir les membres?

L’ASQ est composée de dirigeants bénévoles avec du personnel au siège social pour le soutien des équipes de direction à l’international. Les dirigeants bénévoles travaillent à rendre l’association aussi dynamique que possible et, si nécessaire, ils recommandent des changements aux politiques et procédures de l’ASQ. C’est est à nous de participer activement et faire ce qui doit être fait pour assurer la pérennité de notre association.

Un autre changement important a eu lieu durant mon mandat de directrice régionale: la fin d’année pour l’organisation. L’année était du 1er juillet au 30 juin. Ce calendrier signifiait que les états financiers devaient être soumis à une époque où de nombreuses personnes en Amérique du Nord prenaient des vacances. Il était difficile pour les dirigeants de la section d’avoir des états financiers vérifiés et soumis dans les 60 jours suivant la fin de l’année. Afin de réduire le nombre de soumissions tardives, l’année administrative de l’ASQ correspond maintenant à l’année civile. Cela a amélioré la présentation des états financier des sections et aidé au bon déroulement du processus d’audit de fin d’année.

Vous avez travaillé à des niveaux supérieurs dans l’organisation de l’ASQ. Comment êtes-vous venu à travailler dans cette organisation?

L’ASQ Canada est une association; une organisation de bénévoles ayant de l’influence et un personnel permanent au siège social de l’ASQ qui travaillent au support des équipes dans tout le pays. L’association a des sections d’un océan à l’autre établies dans les grandes villes du pays voir: Montréal, Toronto, Ottawa, Vancouver et d’autres sections au Canada. L’association a également des comités ou divisions techniques et industriels tels qu’Automobile, Alimentaire Médicaments et Cosmétiques, Statistiques, Audit etc.; il y a 22 groupes de travail.

Un membre de l’ASQ est normalement sur la liste d’une Section selon sa région au pays et il peut selon ces intérêts être membre de tous les groupes techniques auxquels il le désire. Il y a plusieurs fonctions, bénévoles, au sein des équipes des sections. En tant que bénévole et personne d’influente, j’ai eu le plaisir de travailler à plusieurs fonctions et avec des personnes toutes aussi influentes.

Après avoir travaillé assidûment au sein de la section de Toronto à partir de 1996 dans de nombreux rôles exécutifs, je suis devenu directrice adjointepour la region du sud-ouest de l’Ontario, membre du comité du programme de gestion de la section, puis directrice canadienne en 2002.

Mes dernières fonctions m’ont permis d’acquérir beaucoup d’expérience au sein de l’ASQ. J’ai joint le conseil d’administration de l’ASQ où de nouveaux mandats m’ont été assignés: présidente du conseil des affaires de la section, présidente du comité d’examen des rapports financiers et trésorière de la division des logiciels.

Nous avons vu une évolution importante au siège social de l’ASQ ces dernières années et un impact majeur sur les attentes des sections. Pourriez-vous expliquer brièvement les motifs de cette évolution?

Plusieurs facteurs ont joué un rôle. L’ASQ est une entité légale à but non lucratif constituée dans le Wisconsin en 1948. Il existe une réglementation qui doit être respectée pour les lois juridiques et fiscales, afin de rester une association à but non lucratif. L’ASQ s’est rendu compte qu’elle perdait le contrôle de ce que faisaient les sections et les comités techniques et elle devait reprendre ce contrôle. Exemple, tout l’argent géré par les sections et les comités ou divisions techniques relève en fait de la compétence de l’ASQ. Certaines collectivités considéraient ces fonds comme les leurs et investissaient de l’argent pour générer des revenus. Ceci est contraire pour une association sans but lucratif.

Les auditeurs externes de l’ASQ ont reconnu que les sections et les comités ou divisons techniques ne suivaient pas certaines des politiques et procédures du siège social pour garantir son « statut à but non lucratif ». Par conséquent, des actions ont été mises en place pour aider nos sections et divisons à protéger le statut à but non lucratif de l’ASQ. Des divisons et des sections étaient récalcitrantes à certains processus qui semblent aller à l’encontre de leurs besoins; mais tout a été mis en place pour conserver le statut d’organisme sans but lucratif.  Ils ne visent pas à punir ou à empêcher les sections et les divisons de faire ce qu’ils font le mieux: apporter une valeur ajoutée à leurs membres en fournissant une éducation, une formation, une certification, des conférences et des bulletins d’information sur les initiatives de qualité dans toutes les industries de la planète.

Les pressions concurrentielles ont également une forte influence. L’automatisation des examens de certification par l’intermédiaire d’un fournisseur fut une action prise face à un organisme tel que PMI. Un avantage pour les membres, les résultats du processus de certification sont disponibles plus tôt au lieu d’avoir un processus d’examen surveillé de manière centralisée.

Y aura-t-il un ralentissement de ce rythme phénoménal d’évolution?

Le monde évolue rapidement et l’ASQ doit suivre le rythme ou laisse passer le train. L’ASQ a choisi de suivre le rythme et s’efforce d’avoir une longueur d’avance. C’est pour ces raisons que l’association continue d’évoluer.

Que diriez-vous aux membres qui peuvent avoir le statut de membre senior de l’ASQ?

Foncez ! Levez la main et participez!

Mais si vous envisagez de postuler pour une bourse de l’ASQ ou d’être candidat à l’une des médailles de l’ASQ, documentez tout. L’une de mes difficultés je n’avais pas conservé les preuves pour démontrer tout ce que j’ai fait au fil des ans, afin de postuler à ces prix et reconnaissances prestigieux. Cela ne m’a pas empêché d’être une bénévole influente très active et efficace. Ne vous souciez pas du titre de la fonction et jouez le rôle en exerçant votre leadership. L’ASQ a bien documenté ces politiques et procédures pour vous aider à remplir tout poste auquel vous pourriez aspirer! Allez-y et amusez-vous. Je l’ai fait!

[1] Westfall, Linda. 2016. The Certified Software Quality Engineer Handbook, Second Edition. ASQ, Quality Press, Milwaukee, WI, 53203 USA.

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Sagesse de nos plus sages | Wisdom from our Wisest

Eric Hosking & Samira Kazemi

Eric Hosking & Samira KazemiPar Eric Hosking, Trésorier, responsable aux membres, ASQ CQE, CSSBB, CQA et Samira Kazemi, Membre du comité du programme

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Le mois dernier dans cette chronique nous avons présenté Ruth Stanley, l’ancienne directrice régionale d’ASQ Canada. Ce mois-ci, nous vous présentons l’un de nos plus anciens membres, Rosaire Ratelle. Le 1er avril, Rosaire a célébré ses 46 ans de service au sein de l’ASQ. Comme Marcel Charbonneau dont nous avons parlé il y a deux mois, Rosaire a joué un rôle déterminant dans le développement et l’évolution des institutions de la qualité au Québec.  Voici son histoire:


ROSAIRE RATELLE

Rosaire Ratelle

Rosaire Ratelle, B. ing., CQE de l’ASQ

Formation académique:

  • Génie chimique – Bac. Sciences Appliquées 1971, École Polytechnique
  • Cours du Certificat Contrôle de la qualité 1981, Université Concordia
  • Cours classique 1967, Séminaire de Joliette

Rôles à l’American Society for Quality (ASQ):

  • Vice-président (1982-1983) et (2007-2008)
  • Président (1983-1984) (1984-1985)
  • Directeur du Comité de formation (1988-1991)
  • Chief Proctor pour les examens CQE, CQA, CRE, CQT
  • Formateur pour le cours préparatoire à l’examen CQE, principalement pour les éléments: CSP (SPC) et design of experiments (DOE).
  • Formateur pour le cours préparatoire à l’examen SSBB: Lean 6 Sigma Black Belt.
  • Responsable des activités (2006-2010)

Ma carrière:
Mes 3 premières années se sont déroulées au secteur de la production chez Johnson & Johnson. J’ai accepté une promotion comme superviseur qualité et je n’ai pas quitté le domaine de la qualité depuis ce jour. J’ai eu l’opportunité de couvrir un grand nombre de secteurs industriels et la moitié de ma carrière fut en consultation. Voici un survol:

  • Johnson & Johnson, 1972-1984: Superviseur en production puis superviseur qualité à l’usine de Montréal qui œuvrait dans les cosmétiques, les produits d’hygiène féminine, la fabrication et la stérilisation de pansements adhésifs et des instruments médicaux.
  • Système d’informatique Philips, 1984-1986: Ingénieur qualité: l’usine de Ville St-Laurent fabriquait des micro-ordinateurs.
  • Centre de Recherche industrielle du Québec, 1986-1997: Conseiller et consultant en qualité.
  • Industries Mailhot, 1997-2003: Directeur qualité: usine de conception., fabrication et assemblage mécanique de système hydraulique.
  • Isonorm, 2003-2004: Consultant pour une entreprise de services conseils, un mandat à l’étranger.
  • Vortex, 2004-2005: Consultant pour une entreprise de services conseils.
  • Parquets Dubeau, 2005: Directeur qualité: usine de fabrication de parquets de bois.
  • Rosaire Ratelle Services Conseils Inc., 2006 à aujourd’hui.

La définition de la qualité dans mon domaine:
Pour moi, c’est la définition de la norme ISO 9001: aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences. Le terme « qualité » peut être utilisé avec des qualificatifs tels que médiocre, bon ou excellent. « Intrinsèque », par opposition à « attribué », signifie présent dans quelque chose, notamment en tant que caractéristique permanente. Il ne faut pas prétendre que la définition de la qualité doit changer selon les secteurs d’activités.

Comment la Qualité a permis de me réaliser?
Comme ingénieur, nous développons notre capacité d’analyse. Pour œuvrer en Qualité, il nous faut développer notre boite à outils. Au-delà de Pareto et Ishikawa, l’utilisation des statistiques nous fait réaliser qu’il n’est pas nécessaire de faire de l’inspection à 100%. Grace aux normes telles que le MIL-STD-105D plan d’’échantillonnage par attributs, on utilise de nouveaux termes: Niveau de confiance, Niveau de Qualité Acceptable, Taille d’échantillons, etc. Et on continue avec le contrôle statistique des procédés; puis ce sera les plans d’expérience.

J’ai d’abord cherché à mieux comprendre les notions de gestion de la Qualité. Ce qui m’a incité à adhérer à la Section Québécoise à Montréal (Section 0404) et ma participation aux différentes activités: visites industrielles, soupers-conférence,  colloques, etc. Puis ce fut des formations (18 crédits) à l’Université Concordia en Contrôle de la Qualité. Ceci m’a permis de passer l’examen « Certified Quality Engineer ».

Il y a un dicton: « Nul n’est prophète dans son pays ». Je sentais le besoin de continuer à apprendre, sans doute, aussi, un besoin de reconnaissance. Je fus donc très actif dans le domaine de la Qualité:

  • Par d’excellentes discussions sur la qualité avec un ami et mentor: Alain Michel Chauvel qui a reçu le Lancaster Award de l’ASQ pour la promotion de la Qualité au niveau international.
  • Avec Alain Michel Chauvel et plusieurs membres de la Section 0404, nous avons constitué un comité de travail sur les coûts de la Qualité. C’était innovateur à l’époque. Les résultats de nos travaux ont été publiés dans la revue commerce en septembre 1978.
  • Évaluateur pour les Grands Prix Québécois de la Qualité à 5 reprises.
  • Développement de cours préparatoires aux examens de l’ASQ. Au départ ce fut pour le CQE  en collaboration avec Jean-Pierre Lajeunesse. D’autres cours ont suivi et d’autres membres se sont impliqués.
  • Je suis propriétaire, avec Marcel Charbonneau, d’un groupe de discussion sur LinkedIn : Le Monde Francophone de la Qualité.

Mon association:
Je suis membre depuis 1976 et membre senior. J’ai retiré une grande satisfaction de mon implication au niveau de la Section francophone (à Montréal) 0404 où il y avait un esprit d’équipe, un sens de réalisation de soi. Durant cette période nous avons fondé l’Association Québécoise de la Qualité qui est devenu après un regroupement, le MQQ (Mouvement Québécois de la Qualité). Il y avait un dynamisme incroyable. Les membres des bureaux de direction de l’AQQ et de la Section 0404 travaillaient ensemble à la réalisation des mêmes objectifs.

J’ai participé à une mission en France pour comprendre l’évolution de la Qualité en Europe. Nous avons réalisé que l’Europe avait choisi ISO 9000 en 1987. Donc nous avons entrepris de faire la promotion des normes ISO 9000. Évidemment nous étions à contre-courant car il faut se rappeler qu’au Canada,  les normes Z299 prévalaient. Le Canada a adopté la série des normes ISO 9000 en 1991. Nous avions vu juste.

Tout en étant membre de l’ASQ, j’ai participé aux activités du Club Maillage Qualité Lanaudière. Bien qu’étant sur une base régionale, des colloques ont été organisés par la Section 0404 de l’ASQ, la régionale Lanaudière de l’Ordre des Ingénieurs du Québec et l’Association Québécoise de la Qualité. Membres et non-membres étaient conviés à participer à nos colloques.

Avec le Club Maillage Qualité Lanaudière, nous avons développé le concept de « Clinique Qualité » qui favorise la discussion et l’implication de chacun lors de soupers rencontres de l’Association. Plusieurs Cliniques Qualité ont été réalisées par la Section 0404 de l’ASQ au cours des années.

Le plus grand bénéfice que j’ai pu retirer avec les diverses associations Qualité et en particulier avec la Section 0404, est mon perfectionnement. C’est en participant aux activités professionnelles, les rencontres avec des qualiticiens de différents secteurs et les échanges avec mes pairs.

Les publications dans la revue « Qualité » de Joseph Kélada, puis dans le bulletin de la Section 0404, ont contribué à démontrer mon implication et mes compétences.

Il m’importait que nous développions au Québec une dynamique bien à nous orientée vers le monde. J’ai participé à un colloque de la EFQM (Fondation Européenne pour la Gestion de la Qualité) à Bruxelles et puis en France à l’Institut Universitaire de Technologie de St-Étienne où j’ai fait une présentation.

Il faudrait parler de rivalité amicale entre les deux sections 0401 (anglophone) et 0404 (francophone). Les deux sections se disputait amicalement  sur un terrain de golf de ma région Lanaudière. Quel plaisir! Merci à Ovide Coté pour l’organisation.

Les temps ont changé et l’association doit évoluer:

Nous devons reconnaître que les temps ont changé. La participation à des activités d’une association n’est plus valorisée au niveau des entreprises. Il était possible de participer à un déjeuner-conférence, à un colloque. C’était valorisant. Même le coût d’adhésion à l’association était défrayé par l’entreprise. Peut-être y aura-t-il un retour; le besoin de rétention des employés incitera certaines entreprises à répondre au besoin de formation, d’amélioration des connaissances.

Sans aucun doute exploiter les possibilités du WEB. Les réseaux sociaux sont des outils à maîtriser pour mieux servir nos membres et aider au recrutement de la relève. Contrairement aux autres Sections de l’ASQ qui représentent une ville, la nouvelle Section 0401 qui maintenant regroupe la section 0404, c’est le Québec qu’il faut rejoindre.

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Eric Hosking & Samira Kazemi

Eric Hosking & Samira KazemiPar Eric Hosking, Trésorier, responsable aux membres, ASQ CQE, CSSBB, CQA et Samira Kazemi, Membre du comité du programme

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Le mois dernier, dans cette chronique, nous avons présenté Marcel Charbonneau, membre de très longue date de l’ASQ. Ce mois-ci nous changeons un peu de vitesse. Certains de nos membres ne sont pas nécessairement des membres de longue date de l’ASQ, mais ce sont des praticiens de longue date de la qualité. Ils viennent également avec une myriade de talents qui les ont aidés à avoir des carrières très réussies à l’intérieur et à l’extérieur du domaine de la qualité. Samira et Eric ont eu le plaisir d’interviewer Ruth Stanley, ancienne directrice régionale de l’ASQ pour la région du Canada et du Groenland. Elle a décrit sa carrière dans la qualité et sa carrière de leader. C’est ce que nous avons appris.


RUTH STANLEY – PRESIDENT, BOANN CONSULTING

Ruth Stanley

Ruth Stanley a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de la qualité. Elle a travaillé comme fonctionnaire dans plusieurs branches du gouvernement fédéral Canadien. Elle a travaillé avec les normes ISO: 9001 pour les systèmes de qualité, 14000 pour les normes environnementales, 17025 pour les systèmes d’information de laboratoire et 31000 pour la gestion des risques.

Ruth est devenue membre de l’ASQ en 2014 dans la section d’Ottawa. En 2017, elle a pris la tête de l’organisation de la première conférence nationale canadienne sur la qualité de l’ASQ, qui a été accueillie par la section d’Ottawa. Par la suite, elle a occupé le poste de directrice régionale de l’ASQ pour la région Canada-Groenland en 2019 et 2020, avant de devenir directrice régionale adjointe en 2021.  À partir de ces postes, elle a été très impliquée dans les conférences nationales sur la qualité de l’ASQ de 2020 et 2021, organisées respectivement par la section de Toronto et la section de Montréal.

Aujourd’hui retraitée du gouvernement fédéral, elle est loin d’être à la retraite. Elle est autrice, présentatrice, blogueuse et maintenant fondatrice de Boann Consulting.

Impressionnée par le CV de Ruth, Samira avait un certain nombre de questions à lui poser :

Quelle était la définition de la Qualité dans votre secteur?
Je travaille dans l’industrie pharmaceutique et dans mon rôle de responsable de la Qualité, l’accent est mis sur la conformité aux exigences des réglementations nationales et étrangères. Il est toujours intéressant pour moi de savoir ce qu’est la Qualité dans d’autres secteurs, réglementés ou non.

J’étais dans l’industrie gouvernementale où la Qualité était en fait qualifiée d’excellence. La qualité signifiait agir avec intégrité et impartialité en fournissant la meilleure valeur aux Canadiens tout en agissant conformément aux lois et aux règlements.

Comment êtes-vous entré en Qualité et comment votre profession a-t-elle évolué au cours de ces nombreuses années dans votre secteur?
Mon rôle a changé au fil des ans. Mon premier rôle était celui d’agent des pensions. Je vérifiais les institutions financières qui rendaient des comptes au gouvernement.  La qualité signifiait la conformité à la Loi de l’impôt. J’évaluais les régimes de retraite, les REER (régime enregistré de retraite), les FERR (fonds enregistré de revenus de retraite) et les autres instruments financiers gérés par ces institutions.

En tant que vérificateur interne, j’ai évalué l’efficience, l’efficacité et l’économie des processus internes de Revenu Canada. C’étaient les indications internes de qualité de Revenu Canada.

Au cours de ma carrière au gouvernement, les outils de Qualité que nous utilisions ont changé.  En tant que planificateur/agent de politique, je suivais le cycle PDCA (plan, do, check, act) pour planifier les activités d’amélioration, mesurer l’exécution, évaluer les réalisations et mettre à jour les plans, conformément aux directives du Conseil du Trésor.

Nous avons introduit d’autres outils en cours de route. Nous avons commencé par la cartographie des processus et le triage pour les niveaux de risque, puis nous avons utilisé un tableau de bord équilibré et des résultats clés, puis nous sommes passés à des indicateurs clés basés sur les résultats avec les Canadiens comme point central et un cadre d’excellence inspiré de Baldridge avec des éléments des normes ISO. Plus tard, nous avons changé pour nous concentrer sur la réflexion basée sur le risque. Lean Thinking, ainsi que le passage à la cartographie des flux de valeur et l’orientation client, commençaient tout juste à se mettre en place en 2016 lorsque je suis partie.

Êtes-vous toujours resté dans le même secteur?
Plus ou moins. J’ai travaillé pour le gouvernement pendant une grande partie de ma carrière, mais dans les différentes branches, je me suis occupé de différentes industries, puis je me suis consacrée à servir à travers l’ASQ et maintenant je suis consultante. J’ai également écrit un livre publié et je travaille sur mon deuxième livre.

Qu’est-ce qui vous a permis de réussir dans votre rôle en Qualité?
Je suis un connecteur naturel – les idées, les choses et les gens. J’étais capable de réduire de grandes quantités d’informations en petits morceaux.  Je pouvais faciliter et tirer des gens de l’information qu’ils ne savaient pas qu’ils savaient.

Depuis combien de temps êtes-vous membre de l’ASQ et qu’est-ce qui vous a incité à le rester si longtemps?
Depuis 2014, presque 8 ans. J’y suis venue tardivement dans ma carrière. J’étais encore en train d’apprendre le leadership en dehors du gouvernement et d’approfondir mes connaissances des méthodes de qualité et d’autres sujets très intéressants. L’ASQ m’a donné l’occasion de servir d’une manière différente. Je suis très heureuse des amitiés et des contacts que j’ai noués en cours de route.

Comment l’adhésion à l’ASQ a-t-elle aidé ou joué un rôle dans l’avancement de votre carrière et comment avez-vous bénéficié du fait d’en être membre?
J’ai vraiment grandi en tant que personne et leader/mentor et j’ai pu essayer des choses que je n’aurais jamais faites au sein du gouvernement. Le soutien que j’ai reçu d’autres personnes m’a encouragé à devenir écrivaine, blogueuse et présentatrice.

Qu’est-ce qui, selon vous, pourrait mieux fonctionner/servir les membres?
La véritable magie des sections de l’ASQ réside dans le soutien que nous nous apportons mutuellement en tant que membres. Le mentorat ou le jumelage est quelque chose que les sections devraient faire davantage.  C’est plus personnel et beaucoup plus qu’un webinaire ou un atelier.  Il pourrait s’agir d’une relation continue, d’une caisse de résonance pour les nouveaux membres. C’est quelque chose dont j’aurais bénéficié au cours de ma carrière.

Vous avez travaillé avec le haute direction de l’ASQ.  Quelles sont vos impressions sur cette organisation?
Le personnel est très dévoué et travaille dur. Ils ne sont pas sur le terrain, ils ont donc besoin de nos connaissances des besoins actuels. Ils ne peuvent pas être partout à la fois.

Que diriez-vous à un candidat aspirant au poste de directeur régional?
En tant que directrice régional, j’étais une thérapeute, je réglais les problèmes et parfois j’appliquais les politiques et les règlements de l’ASQ, mais j’encouragerais un candidat potentiel à :

  • Rester ouvert aux nouvelles idées. Ne tombez pas dans la routine. Toujours aller de l’avant avec quelque chose de nouveau.
  • N’essayez pas de tout savoir ou de tout faire vous-même. Vous avez une équipe. Écoutez-la et chérissez-la.
  • Encouragez les autres. Laissez-les essayer quelque chose. Donnez à chacun l’occasion de se dépasser et de s’exercer. L’apprentissage ne se fait jamais du jour au lendemain.
  • Soyez gentil, mais n’ayez pas peur de mettre votre pied à terre. Il est parfois nécessaire d’aborder quelque chose d’inconfortable.
  • Si vous n’êtes pas à la hauteur de vos propres idéaux, soyez gentil avec vous-même.  Vous allez parfois faire des erreurs. Vous êtes toujours humain.

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